C’est au début des années 20 aux Etats-Unis qu’on enregistre dans un magazine au papier bon marché appelé pulp, la naissance du roman hardboiled que les Français baptiseront « roman noir » vingt-cinq ans plus tard.
Carroll John Daly fût le premier à créer un personnage de privé hardboiled en 1922, le détective Race Williams, avec une nouvelle intitulée « Le faux Burton Combs ». Le personnage avait deux pistolets, un goût exagéré pour l’alcool, la passion des billets verts et une liaison avec une femme mi-ange mi-démon surnommée La Flamme. Peu de temps après la publication des premiers textes de Daly, arrive à la revue Black Mask un certain Dashiell Hammett, ancien détective de l’agence Pinkerton.
L’histoire n’a pas retenu le nom de Daly pour deux raisons : une écriture narrative sans grande originalité, mais au-delà des question de style sa grande faiblesse réside dans les propos de son personnage pour lequel la justice officielle est une perte de temps et d’argent. Il préfère exécuter sans jugement toutes les personnes qu’il estime coupables. Cette vision réactionnaire et populiste sur la justice expéditive sera surtout incarnée à partir des années 1940 par Mickey Spillane, créateur du détective Mike Hammer dont le choix du patronyme (marteau) n’est pas innocent.
Daly (1889-1958)disparaîtra dans les oubliettes du roman noir en publiant une quinzaine de titres, Hammett et Spillane perdureront jusqu’à nos jours, dure loi de la jungle littéraire.
Notez que Carroll s’écrit avec deux «r» normalement, mais pas chez Bordas qui nous propose en 1947 ce texte avec une superbe couverture illustrée par ? – pas facile de lire la signature… et une traduction d’Hubert Auriol.
Indice 7/10 (avec sa jaquette).
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